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Communication corporelle et non verbale

Dans le cadre du cours de Communication corporelle et non verbale et de Techniques spécifiques de communication corporelle et non verbale, nous avons réalisé des travaux de groupes sur des thématiques liées à la communication. L’ensemble des cours ont été dédiés à la préparation et la présentation de ces thématiques.

Le travail demandé consiste à réaliser une analyse réflexive sur l’une des thématiques présentées. Malheureusement, je n’ai pas su assister à l’ensemble des présentations. J’ai eu l’occasion de travailler avec Coralie et Delphine sur la thématique suivante : « La plasticité neuronale et le rôle de l’appareil sensoriel dans la communication non-verbale ». J’aimerais revenir sur cette thématique en développant plus en profondeur la plasticité neuronale.

 

Tout d’abord, qu’est-ce que la plasticité neuronale ? La plasticité neuronale « décrit la capacité du cerveau à remodeler ses connexions en fonction de l’environnement et des expériences vécues par l’individu. Dès la vie fœtale, des connexions entre neurones se mettent en place. Plus tard, après la naissance, certaines connexions sont conservées et d’autres disparaissent » (M-C Ray).

Pour mettre en évidence les caractéristiques de la plasticité neuronale, voici une vidéo que nous avons montré en partie lors de notre présentation. Cette vidéo a été réalisée par Céline Alvarez.

La plasticité cérébrale permet la construction de notre intelligence. C’est grâce à elle que nous pouvons apprendre et ainsi évoluer tout au long de notre vie. Si nous ne possédions pas de plasticité cérébrale, notre cerveau ne pourrait pas établir des liens entre tout ce que nous apprenons.

Il en va de même pour notre capacité d’empathie. En effet, bien que la capacité d’empathie soit présente chez l’être humain comme chez le singe à la naissance, celle-ci se développe grâce à notre construction logique et à l’observation des expressions, des réactions d’autrui dans certaines situations.

Prenons l’exemple d’une expérience menée sur des jeunes enfants et sur des singes. Si un adulte fait semblant de laisser tomber un objet et de ne pas réussir à le ramasser, le jeune enfant et le singe vont ramasser l’objet et le lui rendre. Mais face à des situations plus complexes, un adulte chargé de documents qui arrive face à une armoire fermée, le singe n’aura pas la structure logique pour comprendre que l’adulte ne peut pas ouvrir la porte, tandis que l’enfant sera à même de le comprendre.

Au cours de son développement, le cerveau va procéder à la sélection de certaines connexions qu’il utilise plus fréquemment. Il procède alors à un élagage synaptique. Il s’agit d’un processus indispensable pour ne pas surcharger le cerveau d’informations inutiles.

Une idée assez répandue prétend que le cerveau arrive à maturation et cesse de se développer à l’âge de 25 ans. Cette idée est fausse ! Le cerveau ne cesse de se développer au cours des années et peut même en étonner plus d’un avec les pouvoirs cachés qu’il renferme.

Pour développer plus en profondeur, je vous propose la lecture des ouvrages suivants que j’ai particulièrement appréciés sur le sujet :

  • Votre cerveau n’a pas fini de vous étonner de B. Cyrulnik, P. Bustany et al.

  • Les étonnants pouvoirs de transformation du cerveau de N. Doidge.

  • Guérir grâce à la neuroplasticité de N. Doidge

  • Neurosciences à la découverte du cerveau de M.F. Bear, B. W. Connors et M. A. Paradiso.

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Voici ci-dessous un extrait du livre Votre cerveau n’a pas fini de vous étonner de B. Cyrulnik, P. Bustany et al :

 « On a aujourd’hui la preuve que quasiment n’importe quelle zone du cerveau est modelable, au prix d’efforts puissants mais accessibles, et que les zones corticales « spécialisées » dans telle ou telle fonction sensorielle (toucher, vision, audition, …) ou motrice (commandement nos centaines de muscles …) peuvent se remplacer les unes les autres. » 

Dans l’ouvrage de Neurosciences à la découverte du cerveau de M.F. Bear, B. W. Connors et M. A. Paradiso, une étude est présentée par rapport aux conclusions en matière de réorganisation neuronales en cas de perte d’un sens dès la naissance. En effet, en prenant l’exemple d’une personne sourde de naissance qui communique essentiellement dans sa langue maternelle (la langue des signes), nous pouvons observer à l’aide d’une IRM que les zones du cerveau habituellement attribuées à l’audition vont se réorganiser au service du langage. A la naissance, le cerveau cette même personne est en plein développement. Cependant, l’aire du cerveau habituellement utilisée pour l’audition n’est pas stimulée dès le départ. De base, le cerveau a l’occasion de construire un plus grand nombre de connexions lorsque l’enfant est jeune. Dans le cas présent, il en profitera pour réorganiser le traitement des informations. L’enfant captera la communication de manière visuo-gestuelle.

Dans le cas de la cécité, certaines études montrent que si la personne retrouve la vue par la suite, la partie du cerveau utilisée pour la vue qui a été reprogrammée sera à nouveau utilisée pour la vue une fois celle-ci retrouvée tout en gardant les fonctions qui lui ont été attribuées lors de la réorganisation cérébrale.  Nous pouvons en conclure que la plasticité cérébrale occupe une place importante lors de la perte d’un sens. 

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La plasticité cérébrale est un processus à la fois très complexe mais aussi rempli de possibilités. C’est dans ce champ des possibles que l’idée du neurofeedback a vu le jour.

Le neurofeedback est « une méthode de biofeedback qui informe le cerveau sur le fonctionnement de son activité électrique. Cela lui permet, grâce à la neuroplasticité, de s'ajuster en vue d'améliorer son efficacité. Le cerveau a en effet la capacité de se réorganiser tout au long de la vie en adaptant la communication électrique entre ses neurones » (Neuroform,2018).

Comme tout apprentissage, c’est la répétition qui permet d’ancrer une information. Il faudra ainsi plusieurs séances avant que les changements opérés soient inscrits dans le cerveau et que la personne en ressente les effets.

Ce procédé peut être utilisé dans diverses situations et pour différents publics. Les changements les plus souvent constatés sont de l’ordre :

  • D’une amélioration du sommeil ;

  • D’une amélioration de la concentration et de l’attention ;

  • D’une meilleure capacité à gérer son stress.

Le neurofeedback peut agir dans les situations suivantes :

  • Problèmes de scolarité 

    • TDAH

    • Dyslexie, Dyscalculie, Dyspraxie, Dysphasie...

    • Mémoire

    • Manque d'organisation, pensée confuses...

 

  • Problèmes neurologiques, psychologiques ou émotionnels

    • Le stress, l'anxiété, les états dépressifs, les attitudes négatives, les peurs.

    • L'agressivité, la violence, la colère physique, l'impulsivité, les troubles oppositionnels, la procrastination, l'hyperactivité, l'autisme, Les TIC, les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et les phobies.

    • Le manque de concentration, les troubles de mémoire (Alzheimer), la désorganisation de la pensée.

    • Les insomnies, les migraines, la fatigue chronique, les acouphènes, les douleurs chroniques, l'épilepsie.

    • Les dépendances (Alcool, tabac…)

 

  • Problèmes moteurs ou physiques

    • Les enfants, jeunes et adultes handicapés (IMC, AVC,…) ou polyhandicapés souffrant de problèmes moteurs ou physiques, de spasticité, de rigidité, de tremblements (Parkinson), d’épilepsie, d’autisme, de troubles du comportement, de difficultés scolaires.

    • Les troubles dégénératifs et les douleurs chroniques (Parkinson, fibromyalgie, syndrome des jambes sans repos)

 

  • Amélioration des performances (Peak Performance)

    • Les personnes souhaitant améliorer leurs performances ou accroître leur potentiel (sportifs, cadres d’entreprise, artistes).

 

Il n’est plus question de savoir si cette méthode fonctionne car de nombreuses études se sont attardées sur le sujet depuis près de 40 ans.

Expérience personnelle

J’ai personnellement voulu tester cette méthode pour déterminer par moi-même les bénéfices que le neurofeedback pouvait m’apporter.

Dans un premier temps, je me suis rendue à une conférence organisée par l’institut Neuroform et présentée par Patrick Ghigny, directeur de cet institut. Cette conférence, intitulée Neurofeedback- gérer son stress mémoire, TDAH, dyslexie, émotions, burnout, …, a été la première étape du processus. C’est une étape indispensable pour débuter des séances de neurofeedback.

Dans un deuxième temps, j’ai réalisé une première séance en individuel. Cette séance est consacrée à un temps de questions- réponses entre le praticien et le bénéficiaire. C’est lors de cette séance que les difficultés du bénéficiaire sont mises en évidence. En milieu et fin de processus, les difficultés du bénéficiaire sont réévaluées pour constater ou non des changements dans la vie quotidienne du celui-ci. 

Déroulement d’une séance

Les séances de neurofeedback durent deux heures durant lesquelles nous sommes confortablement assis dans un fauteuil. Le praticien place alors des électrodes à certains endroits prédéfinis de la tête et un casque sur les oreilles.

En début de séance, nous procédons à un réglage pour déterminer les courbes de base. Ce réglage est de nouveau réalisé en fin de séance pour évaluer les bénéfices de celle-ci. Une fois les réglages terminés, nous pouvons nous relaxer, nous détendre, lâcher prise et nous évader.

C’est la combinaison de la musique et des électrodes qui va permettre au cerveau de s’autoréguler. En effet, dès que les électrodes détectent une « anomalie » qui dépasse un certain seuil, l’appareil arrête la musique durant un très court instant. L’interruption n’est pas toujours perçue par le bénéficiaire, mais le travail s’effectue.

Au fil des séances, le seuil de détection des anomalies va baisser, ce qui permettra de régler les anomalies plus profondes. C’est la répétition de ces séances qui permettra aux changements de s’opérer et de se fixer.

 

Apports personnels

Personnellement, je suis dyslexique, dysorthographique et j’ai des troubles de l’attention. J’éprouve souvent des difficultés à me concentrer sur un seul sujet à la fois, mon esprit divague dans tous les sens.

J’ai commencé les séances de neurofeedback dans une période de ma vie durant laquelle je ressentais beaucoup de stress. Durant cette période, la qualité de mon sommeil n’était pas bonne (pas beaucoup d’heures de sommeil, sommeil difficile et non réparateur).

Dans un premier temps, ces séances m’ont permis de me relaxer, de diminuer mon niveau de stress et de prendre du temps pour moi. Par la suite, j’ai également ressenti des améliorations au niveau de ma concentration, de mon attention et de ma lecture. Pour bien faire, il faut réaliser encore cinq séances après avoir ressenti les changements pour pouvoir les fixer.

Pour ma profession de spécialiste en orthopédagogie

D’un point de vue professionnel, en tant que future spécialiste en orthopédagogie, je trouve cette approche intéressante. Cette méthode permet d’avoir des résultats significatifs sur la vie des personnes qui en bénéficient.

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